Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Cinéma de Kleinhase

Raimu: portrait

6 Juin 2008 , Rédigé par kleinhase Publié dans #STARS - PORTRAITS ET HOMMAGES, #STARS - Portraits

Raimu fait partie de ces monstres sacrés du cinéma français que l'on a, hélas, un peu trop vite oublié. Immense artiste, acteur fétiche de Marcel Pagnol, Raimu a laissé une empreinte mémorable dans l'histoire du 7ème Art. Hommage à un géant.

Il l'a dit: << Ah, le cinéma ! Qu'est-ce que ce serait si il n'y avait pas la caméra ?... Ce serait merveilleux, tout simplement ! >>

BIOGRAPHIE:

Raimu, de son vrai nom Jules Auguste César Muraire, est né le 17 décembre 1883 à Toulon, d'un père tapissier. Il est peu enclin aux études. Très jeune, il découvre le monde du spectacle, lui voue un véritable culte et est rapidement attiré par le métier de comédien. En 1900, à l'âge de 17 ans, il débute une carrière d'humoriste comique troupier et s'essaye devant son premier public dans les cafés-concerts méridionaux et les guingettes à matelots de sa région natale, sous le nom d'artiste de Rallum: un bide. Il fait alors des petits boulots: croupier du Casino d'Aix-les-Bains et commerçant.

En 1908, il revient sur scène en se faisant remarquer au Théâtre de l'Alhambra de Marseille, où il est souffleur. Il enchaîne au Théâtre de l'Alcazar, toujours à Marseille, puis au Palais de Cristal, et devient rapidement une vedette régionale sous le pseudonyme de Raimu, grâce au répertoire de Polin, une excellente école par laquelle sont passés de nombreux autres artistes, dont Jean Gabin et Fernandel. En 1910, il est repéré par le célèbre chansonnier et directeur de music-hall Félix Mayol, qui le fait monter à Paris, le produit dans son propre théâtre parisien et l'engage dans ses revues où il triomphe. Raimu se produit aussi aux Folies Bergères, à la Cigale et au Casino de Paris jusqu'en 1914. C'est en 1912 qu'il fait ses premiers pas au cinéma, dans plusieurs courts-métrages. En août 1914, il est mobilisé à Orange au sein du 15e ETEM (Train des équipages) et part au front avant d'être réformé en mars 1915.

En 1929, Raimu fait la connaissance de Marcel Pagnol, avec lequel il tissera une longue amitié jusqu'à la fin de sa vie. Ce dernier lui propose le rôle de Panisse pour sa pièce de théâtre << Marius >>, mais Raimu demande à Pagnol de développer le personnage de César, qu'il interprétera avec brio et délectation (la réplique << Tu me fends le coeur ! >>, que Raimu prononce pour tricher aux cartes, deviendra rapidement culte !). Cette pièce de théâtre sera couronnée de succès, et Pagnol a alors l'idée de l'adapter pour le grand écran: c'est ainsi que << Marius >> (1931), << Fanny >> (1932) et << César >> (1936) verront le jour sous forme de films et connaîtront également un immense succès, s'imposant comme les premiers chefs-d'oeuvre du cinéma parlant. Grâce à cette mythique << Trilogie Marseillaise >>, Raimu devient de plus en plus populaire, tout comme Pierre Fresnay, Orane Demazis ou encore Fernand Charpin, les autres vedettes de la << Trilogie Marseillaise >>.

Outre sa longue collaboration avec Pagnol, qui le dirigera encore dans << La femme du boulanger >> en 1938 et dans << La fille du puisatier >> en 1940, Raimu partage aussi l'affiche avec les plus grands, comme par exemple Jean Gabin et Fernandel dans << Les gaietés de l'escadron >> (1932), ou avec Françoise Rosay dans << Le fauteuil 47 >> (1937). Les plus grands metteurs en scène de l'époque se l'arrachent, de Sacha Guitry (<< Faisons un rêve >>, 1936) à Julien Duvivier (<< Un carnet de bal >>, 1937), en passant par Henri Decoin (<< Les inconnus dans la maison >>, 1941). En 1936, Raimu se marie avec Ester Metayer, une jolie narbonnaise avec laquelle il aura une fille.

En 1943, Raimu entre comme pensionnaire et sociétaire à la Comédie-Française de Paris, le sommet de sa carrière théâtrale, où il joue notamment << Le Bourgeois Gentilhomme >> et << Le Malade Imaginaire >>, tout en tournant pour le cinéma. En 1946, il retourne au cinéma, sa véritable passion, avec << Les gueux au paradis >> de René le Hénaff, aux côtés de Fernandel, et avec << L'homme au chapeau rond >> de Pierre Billon.

Le 20 septembre 1946 à Neuilly sur Seine, celui qu'Orson Welles considérait comme << le plus grand acteur du monde >> disparaît brutalement en pleine gloire, à l'âge de 62 ans, terrassé par une crise cardiaque dans son sommeil, provoquée par un dosage d'anesthésiant qu'il ne supporte pas, lors d'une opération chirurgicale d'une jambe cassée après un accident de la route. Paris lui organise des funérailles nationales devant des milliers de personnes, puis Raimu sera inhumé au cimetière de Toulon. Lors de son enterrement, Marcel Pagnol dira: << On ne peut faire un discours sur la tombe d'un père, d'un frère ou d'un fils, et tu étais les trois à la fois >>.

QUELQUES IMAGES...

Raimu et Pierre Fresnay dans << Marius >> (1931)

Raimu, Orane Demazis et Fernand Charpin dans << Fanny >> (1932)

André Fouche et Raimu dans << César >> (1936)

Françoise Rosay et Raimu dans << Le fauteuil 47 >> (1937)

Raimu et Ginette Leclerc dans << La femme du boulanger >> (1938)

Josette Day, Raimu et Fernandel dans << La fille du puisatier >> (1940)

******

J'ai découvert Raimu très jeune, grâce aux films de Marcel Pagnol, et il s'est rapidement imposé comme l'un de mes acteurs préférés. Incarnant souvent des personnages pittoresques, coléreux et têtus, Raimu fait partie de ces comédiens qui, en seulement quelques secondes, sont capables de vous faire passer du rire aux larmes. Par son regard tour à tour sévère ou malicieux, par sa voix si tonitruante et caractéristique, et par sa bonhommie évidente, Raimu a su se faire une place parmi les monstres sacrés du cinéma français. Sur sa longue filmographie, j'ai une affection très particulière pour << La Trilogie Marseillaise >>, et plus précisément pour << Marius >>, le premier volet.

  

Site officiel du musée Raimu

Vidéo souvenir

 



Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Parfait commentaire sur RAIMU. Tout est dit. Rien à ajouter. Bravo.