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Le Cinéma de Kleinhase

Fernandel: portrait

4 Octobre 2008 , Rédigé par kleinhase Publié dans #STARS - PORTRAITS ET HOMMAGES, #STARS - Portraits

Comédien remarquable, chanteur de génie, grand complice de Marcel Pagnol... Fernandel s'est imposé en une centaine de films comme l'un des géants du cinéma français. Retour sur la vie et sur la carrière de ce monstre sacré.

Il l'a dit: << Si je l'ai aimé ? Pensez donc ! J'avais Jésus-Christ comme partenaire ! >> (A propos de son rôle de prêtre dans la saga des << Don Camillo >>).

BIOGRAPHIE: il était une fois Fernandel...

Fernandel, de son vrai nom Fernand Joseph Désiré Contandin, est né à Marseille le 8 mai 1903, d'un père comptable et chanteur le dimanche au café-concert et d'une mère comédienne amateur. Fernandel a deux frères et une soeur. Il fait ses débuts sur scène à l'âge de 5 ans en chantant le répertoire militaire avec son frère aîné; mais c'est à l'âge de 7 ans qu'il connaît son premier grand succès, un jour où - paralysé par le trac -, il fut propulsé sur la scène par son père d'un grand coup de pied au derrière, ce qui provoqua une véritable tempête de rires. Par la suite, il n'eut plus jamais peur d'affronter le public. De 1915 à 1925, Fernandel exerça plusieurs petits boulots, notamment celui de garçon de course dans les banques marseillaises.

Dès le début des années 1930, le cinéma lui fait les yeux doux; et c'est grâce à sa belle-mère - qui le surnommait << le Fernand d'elle >> lorsqu'il courtisait sa future épouse - que l'artiste trouve son pseudonyme. Il apparaît d'abord dans << Le Blanc et le Noir >> (1930), puis dans << On purge bébé >> (1931) de Jean Renoir ou encore dans << Le rosier de madame Husson >> (1932). Plus tard, Christian-Jaque le dirige dans << François Ier >> (1937), qui lui apporte la consécration; et en 1939, il partage la vedette de << Fric-Frac >> avec Arletty et Michel Simon. Mais à cause de son profil chevalin, les premiers personnages que Fernandel interprète sur le grand écran sont souvent des benêts naïfs et maladroits.

En 1934, sur le tournage d'<< Angèle >>, sa rencontre avec Marcel Pagnol va marquer un tournant décisif dans sa carrière. Le cinéaste-écrivain fait éclater son talent au grand jour en le faisant jouer dans un registre plutôt dramatique: une révélation. Une grande amitié se noue alors entre les deux hommes et ils retravailleront ensemble sur << Regain >> (1937), << Le Schpountz >> (1938), << La fille du puisatier >> (1940), << Naïs >> (1945) et << Topaze >> (1951). Les succès cinématographiques n'empêchent pas Fernandel de poursuivre sa carrière de chanteur. Il joue dans de nombreuses comédies musicales qui, par la suite, deviendront souvent des films.

Désormais considéré comme une valeur sûre du cinéma français, Fernandel se voit confier des rôles beaucoup plus étoffés qu'à ses débuts. Les plus grands metteurs en scène se l'arrachent. En 1951, pour Claude Autant-Lara, il enfile la soutane d'un moine pris au secret de la confession dans << L'auberge rouge >>, comédie macabre nous contant les démêlés d'une poignée de voyageurs face à un couple d'aubergistes assassins (Françoise Rosay et Julien Carette), qui a pris la sale habitude de trucider ses clients avant de les dépouiller de leurs biens. En 1954, pour Jacques Becker, il prononce la fameuse formule magique << Sésame, ouvre-toi ! >> dans << Ali Baba et les 40 voleurs >>. En 1959, pour Henri Verneuil, il endosse l'habit d'un prisonnier de guerre dans << La vache et le prisonnier >>.

Les années 1950 verront aussi la naissance d'une comédie légendaire signée Julien Duvivier: << Le petit monde de Don Camillo >>, qui à sa sortie, en 1952, totalise plus de 12 millions d'entrées. Ce film culte - premier volet d'une longue saga - a pour sujet la guerre comique que se livrent Don Camillo (Fernandel), curé coléreux et têtu dialoguant en direct avec le Christ; et Peppone (Gino Cervi), maire communiste et bagarreur; dans un petit village d'Italie.

Toujours très actif dans les années 1960, le comédien affronte bientôt deux autres monstres sacrés du cinéma français: le premier sera Bourvil, avec qui il partage pour la première fois la vedette dans << La cuisine au beurre >>, en 1963. Le second sera Jean Gabin (qui avait déjà été son partenaire dans << Les gaietés de l'escadron >> en 1932), à qui il donne la réplique dans << L'âge ingrat >>, en 1964. Ensemble, Fernandel et Jean Gabin monteront leur propre maison de production, baptisée Gafer. En 1969, devant la caméra d'Henri Colpi, Fernandel joue dans ce qui s'avérera être son ultime long-métrage: << Heureux qui comme Ulysse >>, ou la belle histoire d'amitié entre un modeste valet de ferme et un vieux cheval.

Le 26 février 1971 à Paris, Fernandel tire sa révérence à l'âge de 67 ans, terrassé par un cancer du poumon.

ARRÊT SUR IMAGES...

Fernandel, Jean Gabin et Roland Armontel dans << Les gaietés de l'escadron >> (1932)

Josette Day, Raimu et Fernandel dans << La fille du puisatier >> (1940)

Gino Cervi et Fernandel dans << Le petit monde de Don Camillo >> (1952)

Bourvil et Fernandel dans << La cuisine au beurre >> (1963)

Fernandel dans << Heureux qui comme Ulysse >> (1969)

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J'ai découvert Fernandel très tôt, grâce à des films comme << Le Schpountz >>, << Fric-Frac >> ou encore << L'auberge rouge >>. Artiste accompli aux multiples facettes, Fernandel était un comédien chaleureux et généreux, qui s'est toujours montré très accessible et très complice avec le public. Avec son irrésistible accent du Midi et son physique si particulier, Fernandel a laissé une trace indélébile dans l'histoire du cinéma français. Parmi sa longue filmographie, j'aime beaucoup << Naïs >>, << Le petit monde de Don Camillo >> et << Heureux qui comme Ulysse >>.

  

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J
Avec sa démarche dandinante, son faciès expréssif, Fernandel a su plaire aux grands comme aux petits (même devenus grands). Ses talents de chanteur ,de comédien, l'ont emmené au sommet de son art. Il avait quelque chose en plus, une présence, comme un ami de la famille ou un parent , peut-être à cause de sa simplicité et de sa bonne humeur.