QUO VADIS de MERVYN LEROY (1951)
En 64 après Jésus-Christ. Après une campagne victorieuse de trois années contre des peuples celtes d'Angleterre, le consul Marcus Vinicius regagne Rome à la tête de ses légions. Il retrouve son oncle Pétrone, qui l'envoie chez le consul Plotius, un vaillant guerrier romain aujourd'hui retraité. Marcus fait la connaissance de Lygie, la fille adoptive de Plotius, s'éprend d'elle et décide de l'acheter. Mais si la jeune femme lui appartient désormais, elle refuse toujours de céder à ses avances et elle s'échappe avec l'aide de son ami colossal, le géant Ursus, qui lui est tout dévoué, et elle trouve refuge chez les chrétiens. Marcus la retrouve, mais bouleversé par la puissante croyance de ces gens et de leur chef, l'apôtre Simon Pierre, il renonce à faire de Lygie son esclave et lui rend sa liberté...
Dans les années 1950, le cinéma américain a produit beaucoup de péplums, un genre très en vogue à l'époque et qui disparut malheureusement dans les années 1960, à cause des budgets trop importants ("Cléopâtre" a d'ailleurs failli ruiner les studios de production). Parmi les plus beaux péplums des années 1950, on peut notamment citer "La Tunique", "Ben-Hur" ou encore "Quo Vadis", réalisé par Mervyn LeRoy en 1951.
Adapté du roman d'Henryk Sienkiewicz (que je n'ai pas lu), "Quo Vadis" nous raconte l'histoire d'amour impossible entre un officier romain et une jeune chrétienne sous le règne du cruel Néron, l'une des époques les plus difficiles de l'ère romaine.
La distribution est prestigieuse : le beau Robert Taylor prête ses traits au personnage de Marcus Vinicius, un officier têtu qui finira pourtant par changer d'opinion sur les chrétiens. La rayonnante Deborah Kerr illumine l'écran par sa beauté éclatante et Peter Ustinov campe un savoureux Néron, à la fois cynique, drôle et effrayant. On retrouve aussi Finlay Currie, un habitué des péplums, qui tient ici le rôle de Saint Pierre.
La mise en scène est remarquable : décors monumentaux, scènes spectaculaires (les jeux du cirque - avec notamment la scène où Ursus se bat contre la vache -, l'incendie de Rome) et des milliers de figurants : rien ne manque à cette superproduction hollywoodienne.
Comme d'habitude, le compositeur Miklos Rozsa a signé, une fois de plus, une musique magnifique et grandiose, très proche de celle de "Ben-Hur".
De plus, les dialogues sont superbes : "Christ, donne-lui la force de vaincre !". Cette réplique déclamée par Robert Taylor se révèle être un puissant message de foi et d'espérance.
Cinquante-six ans après sa réalisation, "Quo Vadis" n'a rien perdu de sa beauté et de sa puissance émotionnelle et reste sans aucun doute l'un des plus beaux péplums américains des années 1950. Un pur chef-d'œuvre.