L'HOMME DES HAUTES PLAINES de CLINT EASTWOOD (1973)

4 Juillet 2007 , Rédigé par kleinhase Publié dans #CINÉMA, #FILMS, #FILMS DES ANNÉES 1970

Un mystérieux étranger, tout de noir vêtu, surgit un jour du désert lointain et arrive dans la ville corrompue et maudite de Lago, petite bourgade de l'Ouest américain. A peine arrivé, il abat froidement trois hommes qui l'avaient provoqué et il viole Callie Travers, une femme qui a osé mettre en doute sa virilité. Les habitants, surpris et fascinés, aimeraient en savoir davantage sur cet homme solitaire et taciturne. Apprenant que trois hors-la-loi vont bientôt débarquer avec l'intention de mettre la ville à feu et à sang, les habitants font appel à l'étranger. Ce dernier accepte de les aider à une seule condition: avoir tous les pouvoirs...

Après avoir fait ses premiers pas de réalisateur en 1971 avec le thriller << Un frisson dans la nuit >>, Clint Eastwood réalise en 1973 son deuxième film, qui sera également son premier western en tant que réalisateur: << L'homme des hautes plaines >>. Sur les quatre westerns qu'Eastwood réalisa lui-même, << L'homme des hautes plaines >> et << Impitoyable >> sont mes deux préférés.

Presque fantastique, << L'homme des hautes plaines >> est un film violent, oppressant et très étrange, qui nous rappelle beaucoup l'univers des films de Sergio Leone, qui fut d'ailleurs le mentor d'Eastwood de 1964 à 1966. Avec ce film, je trouve qu'Eastwood a rendu un très bel hommage au célèbre réalisateur italien.

Comme souvent dans ses films, Eastwood s'est attribué la vedette et il reprend ici le rôle du mythique Homme Sans Nom. Dans ce film, Eastwood incarne un cow-boy vengeur, solitaire et mystérieux, qui semble venir de l'Enfer. Les seconds rôles sont excellents, notamment Billy Curtis (le nain) et Verna Bloom, actrice que l'on retrouvera d'ailleurs neuf ans plus tard dans le << Honkytonk Man >> du même Eastwood.

La mise en scène est remarquable: Eastwood réussit avec virtuosité à plonger le spectateur dans une atmosphère angoissante, étrange et presque fantastique, qui parvient même à troubler le spectateur. La scène où les habitants sont contraints de peindre la ville en rouge reste un véritable moment d'anthologie. De plus, les dialogues (français, je n'ai vu que la version française) sont absolument savoureux. L'ensemble est magnifié par une musique superbe et effrayante à la fois.

Pour son premier western en tant que réalisateur, Clint Eastwood a signé un véritable coup de maître, dans lequel il aborde déjà les thèmes que l'on retrouvera plus tard dans ses trois autres westerns: la vengeance, l'impossibilité de pardonner et le mythe de l'Etranger, justicier solitaire et impassible qui cache un secret. << L'homme des hautes plaines >> s'impose aujourd'hui comme un film culte et incontournable. A voir absolument.

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